L’Apollon, grand papillon protégé des zones de montagne, vit entre 1000 et 2200 mètres d’altitude. Il s’observe dans les prairies fleuries et les pelouses à proximité des éboulis, des falaises et des pentes rocailleuses où pousse sa plante-hôte (Sédum).
L’adulte a nécessairement besoin de trouver des zones riches en fleurs pour se nourrir et la chenille de ce papillon passe l’hiver sous la neige qui la protège du gel. La fermeture des milieux diminuent la disponibilité florale pour les adultes et le changement climatique entraîne une diminution des quantités de neige en altitude, ces facteurs menacent l’espèce qui est désormais évaluée « quasi-menacée » par la Liste rouge européenne. La France possède une forte responsabilité pour la conservation de cette espèce, qu’il est possible de préserver grâce à l’amélioration des connaissances locales sur le fonctionnement de ses populations. Ainsi, des études sont donc menées pour identifier les actions de conservation à réaliser.
En 2018, le chargé de missions de l’association Flavia APE a participé à une étude génétique sur les Apollons du Massif central et des Alpes. Les entomologistes de terrain ont un rôle primordial à jouer, ils présentent une connaissance fine des habitats, des plantes nectarifères et des plantes-hôtes de l’Apollon.
Une jeune chercheuse qui a pu analyser les échantillons collectés, désormais en cours de thèse, a déjà pu observer que les populations alpines d’Apollon échangent bien des gènes entre elles. En revanche, d’ici 2050 les populations du Massif central présentent un fort risque d’extinction du fait du changement climatique. La probabilité de sauver l’espèce y demeure faible.