Une découverte dans 4 localités françaises dont l'Isère
Une nouvelle espèce de Mante (Mantidae) – Hierodula transcaucasica – a été découverte en Corse, près d’Ajaccio, le 18 septembre 2020.
Depuis cette première observation, l’espèce a été recensée en Isère (Frontonas, 26 Octobre 2021), en Haute-Garonne (Juin 2022) puis dans l’Hérault et de nouveau en Corse près de Serra-di-Ferro (Août 2022).
Hierodula transcaucasica : une espèce en pleine expansion
Cette espèce exotique – initialement décrite du nord de l’Iran – est répandue dans plusieurs pays d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient. Elle poursuit depuis plusieurs années son expansion autour du bassin méditerranéen et des Balkans.
En France, il est estimé que l’espèce s’est installée avant 2020, puisque les premières observations réalisées montrent plusieurs individus et pontes (oothèques), traduisant une certaine installation de petites populations notamment dans l’Hérault.
Activités humaines et impacts sur les espèces locales
Comme pour d’autres espèces d’invertébrés (frelon asiatique, processionnaire du pin, écrevisses américaines…), la dispersion de ces nouvelles espèces de Mantes en France serait facilitée par les activités humaines d’après les auteurs de la publication de cette découverte.
Dans le cas de ces mantes, l’hypothèse est notamment illustrée dans l’Hérault, où des pontes ont pu être observées sur des branches déplacées par une société d’entretien des espaces verts, sans en connaitre la destination.
Pour ces deux nouvelles espèces de mantes, les impacts sur les espèces locales comme la Mante religieuse ou l’Empuse commune semble néanmoins limités, car elles n’occupent pas les mêmes strates de végétation. En effet, H.patellifera et H.transcaucasica vivraient essentiellement dans les arbres et arbustes, tandis que les espèces locales occuperaient essentiellement les strates herbacées.
Les sciences participatives en renfort des scientifiques
Ces découvertes, tant pour Hierodula trancaucasica nouvellement découverte que pour H.patellifera identifiée depuis 2019, montrent bien la plus-value du partage des données et des sciences participatives.
En effet, dans les deux cas, les spécialistes ont eu recours aux données partagées par les utilisateurs des plateformes INPN Espèces et iNaturalist.org , qui ont permis de confirmer l’expansion d’espèces exotiques en France.