Busard cendré
Le Plan Régional d'Actions
La préservation et la reconquête des populations de ce rapace en fort déclin nécessite d’agir sur plusieurs fronts :
- La restauration et préservation des milieux naturels mais aussi des friches au sein des plaines agricoles est une condition à la survie des busards et plus globalement, de la biodiversité.
- Un travail sur la ressource alimentaire est à mener, notamment sur la gestion des bandes enherbées et des chemins.
- Parallèlement, il faut poursuivre les actions de sauvetage et de suivi, qui chaque année permettent à plus de 300 jeunes de s’envoler d’Auvergne-Rhône-Alpes, et évaluer la pertinence des actions menées. Dans ce cadre, les centres de soins sont également sollicités pour l’élevage des jeunes quand les moyens de protection des nichées ont échoué. Ces centres de sauvegardes sont également mobilisés pour des expériences de consolidation des populations sur des secteurs où celles-ci sont en déclin.
L’ensemble de ces actions n’est possible qu’avec la participation des acteurs locaux et notamment du monde agricole. Leur contribution, à la préservation de ce rapace pourrait être valorisée au sein de leur activité et fournir un certain « label » à leur production.
Animation régionale
En Auvergne-Rhône-Alpes, pour répondre à ces enjeux pour la conservation, la DREAL a confié à la LPO Auvergne-Rhône-Alpes la formalisation et l’animation d’un plan régional d’action en faveur de l’espèce.
Un poster dédié à cette espèces en AuRA est également empruntable auprès de la DREAL pour vos manifestations ou expositions.
Animateur régional : LPO Auvergne-Rhône-Alpes
Le Busard cendré
Migrateur trans-saharien de quelques centaines de grammes, le Busard cendré (Circus pygargus) est un des rapaces les plus élégants de France. Sa présence dans notre pays s’étale du mois d’avril à début septembre.
Avec près de 4 000 couples, la France abrite une des populations les plus importantes d’Europe. La région Auvergne-Rhône-Alpes abrite près de 20% de la population française recensée et protégée.
Le mâle est gris cendré avec la pointe des ailes noire, la femelle brune pour mieux se confondre à la végétation.
Le busard cendré est un oiseau que l’on rencontre habituellement dans les milieux ouverts (steppes, plaines, collines, petites montagnes…). Comme pour tous les busards, sa nidification se fait au sol, c’est pourquoi il privilégie des zones possédant une couverture herbacée relativement haute et dense de manière à les dissimuler au regard des prédateurs. Grand consommateur de campagnols, lézards, sauterelles et petits passereaux, il est un allié de l’agriculteur.
Jusque dans les années 70, il occupait essentiellement des milieux naturels, mais avec l’assèchement des zones humides et la fermeture des landes, il s’est reporté de façon massive sur les espaces cultivés tel que les prairies pâturées ou fauchées, et surtout les champs de céréales (blé ou orge) ou de colza. Cette adaptation aux changements de son habitat entraîne la colonisation de nouvelles régions, mais l’intensification de l’agriculture se révèle être un danger pour l’espèce. Les nichées de busards sont fortement ainsi menacées par les travaux agricoles.
Ainsi Le Busard cendré est classé parmi les espèces vulnérables dans la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Auvergne et en danger pour celle de Rhône-Alpes. Les trois espèces de busards (Busard cendré, Busard Saint-Martin, Busard des roseaux) font parties des espèces les plus menacées en France, tous les trois montrent une tendance négative.
De ce fait, des associations comme la LPO se mobilisent depuis plus de 30 ans pour la protection de ce rapace : des bénévoles parcourent la campagne pour repérer les couples, trouver les nids, et les protéger des destructions (moissons, fauches, ensilages…) avec l’aide des agriculteurs et des centres de sauvegarde. Des actions sont menées également pour maintenir la qualité de l’habitat et de ses ressources et pour réserver des milieux sécurisés (friches, zones humides) pour sa nidification.
En France, le Busard cendré bénéficie depuis le 24 avril 1972 d’une loi interdisant la chasse de tous les rapaces diurnes. Actuellement protégé en application des articles L-411.1 et L-411.2 du code de l’environnement, il figure dans l’article 3 de l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 modifié fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.